lundi 26 mars 2012

Guadeloupe - Martinique

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Les Saintes, c'est agréable, mais nous commençons à manquer d'un peu de tout et nous ne le trouvons pas par ici... du gas-oil, de l'essence, de l'eau... Nous projettons d'aller en Guadeloupe chercher tout ça, de plus, nous ne vivons qu'en maillot de bain et T-shirt et ils s'usent... un détour chez Décathlon s'impose pour refaire les garde-robes "caraïbes"...

Un petit 13/14 noeuds nous attend à la sortie du canal des Saintes et nous faisons un près serré, très serré mais pas assez serré, nous aurons du mal à passer la pointe de Capesterre sans risée salvatrice mais nous atteindrons tout de même le "petit cul de sac du marin" sur le même bord. Nous débriderons un peu pour filer sur Pointe à Pitre avec un vent mourant au fur et à mesure de notre approche. On s'engage dans la marina et je tourne en rond pour attendre mon tour au ponton-carburant. On accoste et faisons nos pleins et nous retrouvons par hasard Lizenn et Julien qui sont mouillés à la sortie. Le rendez-vous est pris pour un apéro sur Traou Mad et une entrecôte-frites en ville. Le pompiste nous propose de nous emmener le lendemain, vers la zone commerciale en dehors de la ville, sympa. C'est chez Décathlon que nous croiserons (le monde est petit) Laure et Camille nouvellement armées d'un fusil Beuchat qui leur permettra de manger du poisson (et autres...) même au mouillage. Un rapide tour en ville nous fait fuir et ne nous donne qu'une seule envie: partir...

Départ à la fraîche (26°) direction Portsmouth en Dominique, l'objectif est de rallier Ste Anne en Martinique, les parents de Sandrine arrivent dans 3 jours. Un vent « idéal » de 15 nœuds de travers nous fait avancer sur une mer ronde, on navigue « tout dessus » cela fait du bien, Traou Mad aime ça et caracole comme un jeune cheval. On arrive assez tôt, cela nous permet d'aller à terre faire quelques courses, 94 sachets de « Tang » la boisson favorite et indispensable du Capitaine que l'on ne trouve plus en France et 10 pamplemousses car ils sont divins au petit déjeuner.

60 milles sont à faire le lendemain dont 35 sous le vent des îles pour rejoindre un mouillage en Martinique. Les même 15 noeuds de travers nous font passer une bonne journée de bateau . Nous passons St-Pierre puis Carbet, il va falloir décidemment qu'on s'y arrète un jour, ça à l'air sympa. Il fait encore jour et nous poussons jusqu'à Case Pilote qui ne se révelera être qu'un dépotoir dans lequel je ne veux pas risquer d'y coincer la pioche. On repart, déçus, vers la baie de Fort de France. Nous trouverons juste avant que le soleil se couche un mouillage sympa devant Schoelcher, c'est calme et peu profond, nous conserverons cette référence pour un prochain stop dans le coin. Un petit apéro sur fond de ciel rougeoyant, une soupe chinoise et au lit, le grand air ça fatigue.

On regarde la girouette dès le lever, mince c'est encore de l'Est. Pour rallier le diamant, ça va encore, mais il va falloir remonter sur Ste Anne et, avouons le, un peu de Nord dans ce vent établi nous ferait le plus grand bien. Nous partons au largue pour longer les anses Noire, Dufour et d'Arlet, nous arrivons sur le Diamant qu'il va falloir négocier car la passe sera à s'enquiller au prés sérré. Un Sun Fast 36 fort de sa priorité coupe notre route sans nous saluer mais joue le jeu pour remonter vers Ste Anne au près sous voile, je le met dans mon collimateur, il est tôt, nous avons toute la journée pour jouer... nous allons jouer, cela va nous faire du bien, on ne se rappelle même plus depuis quand on a pas tiré de bords. La côte est mal pavée, il y a du courant et la mer se transforme en clapot sec quand on tire au large, il n'y a que des bretons pour aimer naviguer dans ces conditions, on prend le bord opposé du Sun Fast. Arrive du sud un First 38 sur notre bord... Dans ce « duel » notre bateau est perdant, ce sont des carènes plus récentes et nous sommes gréés en côtre, pénalisant pour la vivacité des virements. On ne se décourage pas, on verra en fin de journée qui arrivera le premier. Bon point, le vent monte un chouya et le Sun Fast prend un ris... Erreur mon coco, au virement d'après on est devant, prioritaire et coupons sa route, de plus il s'entêtera à tricoter au milieu alors que nous allongeons la foulée pour aller chercher près de la côte et raser le clapot dans l'autre sens, le First nous colle au basques. Bon, moi, j'ai du mal à réfléchir tactique le ventre vide, je vais éplucher les oignons pour un petit frichti stabilisant, une petite rasade de Bordeaux par la-dessus, et nous voilà près à tirer des bords jusqu'à Brest s'il le faut !

En plus des conditions sports le vent joue à cache-cache, ce sera le Sun Fast qui abandonnera le premier aux 2/3 tiers du parcours, on l'avait cramé de toute façon, vraiment un manche car avec un bateau pareil on aurait du manger... Le first arrive à notre niveau, puis lassé de tirer des bords, affale et démarre le moteur pour tirer droit pile au moment ou une grosse adonnante nous mène droit vers la destination, nous sommes en route parallèle, nous 6 nœuds sous voile, lui 6 nœuds au moteur, il a du s'en vouloir de ne pas persévérer un peu plus... Nous arriverons derrière le Sun Fast (au moteur) et le First (qui mettra un peu de gaz pour nous distancer) mais nous aurons passés une bonne journée de voile dans des conditions rares par ici, même s'il a fallu embraquer sévère et cavaler sur le pont comme en régate.

18 heure, nous sommes mouillés par 3m de fond, le doux tintement des glacons et du paquet de cacahouètes me fait me dépécher de mettre la main de fer sur la chaine et ranger le pont du bateau pour venir m'assoir dans le cockpit... 3 jours de navigation agréables dans les voiles...

Le Diamant, ce curieux rocher au passé historique confus...

Le bateau ? Simple question d'attitude ...

Apprécier la vie à bord c'est apprécier les choses simples, ici jambon-coquillettes (Canon Fronsac 2004)

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