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Selon la légende, Cale, l'un des argonautes grecs arrive sur le site de l'embouchure du Douro et fonde la ville. Mais le choix du site n'est pas approprié à la navigation. Les Romains changent donc l'emplacement de la ville sur la rive droite, pour construire un port, nommé Portus Cale (le port de Cale)
Avec l'essor de la ville se développe une seigneurie féodale, qui, au fil du temps, se fait appeler Portugal. Le comté de Portugal va du Minho au Douro. En 1096, Alphonse VI de Castille l'octroie à sa fille naturelle Thérèse, mariée avec Henri de Bourgogne. Leur fils, Alphonse Henri, est le premier souverain portugais.
En 1415, sous l'égide d'Henri le Navigateur (un des illustres fils de la ville), une importante expédition est mise sur pied pour la prise de Ceuta. La ville de Porto, chargée de l'approvisionnement de la flotte royale, est alors lourdement mise à contribution et doit se démunir de la plupart de ses vivres. Après le départ des soldats, les habitants doivent se contenter des aliments restants, soit les tripes et les abats, difficiles à conserver lors de campagnes militaires. C'est ainsi que par la suite le qualificatif de tripeiros (mangeurs de tripes) est utilisé pour désigner les habitants de Porto.
Henri le navigateur, prince du Portugal, est souvent considéré comme la figure la plus importante du début de l'expansion coloniale européenne. Porto porte donc un passé glorieux et riche pour qui aime les épopées des découvreurs de routes marchandes maritimes, n'oublions pas que le Portugal fut une des grandes puissances mondiales et qu'elle et l'Espagne se sont partagé le Monde à une époque pas si lointaine à l'echelle de la planète... Mais nous ne devons pas oublier les crises économiques et les guerres civiles qui ont gangrener ce pays au point ou il est aujourd'hui. La Chine à failli être "propriétaire" du Portugal si l'Europe n'était pas intervenu pour sa dette extérieure. Les séquelles laissées par de telles blessures ne peuvent disparaitre rapidement... et elles sont visibles à Porto. Cette belle cité aux parfums de bien-vivre d'autrefois est aujourd'hui malade. Cidade Invictus (« la ville invaincue ») à succombé à ce cancer qui lui ronge les os, seuls quelques maquillages lui autorise à recevoir les bus de touristes spécialisés par les "tours" sans station d'arrêt en centre-ville. Les cavistes de Porto de la banlieue sont encores les seuls à sourire et a rouler en voiture de sport, c'est la tristesse et la pauvreté qui se dégage des rues de cette cité.
Il faudra sortir des quartiers du centre pour retrouver de l'activité humaine et commerciale. C'est lors d'un retour au bateau et d'une erreur de bus (notre portugais n'est pas au point sans doute...) que nous avons découvert Matosinhos (prononcer Madeuzinieusse...). Cette partie qui donne sur le front de mer à mieux survécu aux outrages économiques, ses habitants proches du port de pêche étaient peut-etre plus habitués à souffrir et se serrer les coudes. On s'y sent revivre, c'est simple, c'est la plage, il y a même des bars sur le sable et, Ô chance quand tu nous accordes tes charmes, nous sommes même tombés par un pur hasard sur "l'endroit" ou il faut manger du poisson grillé... Il faut longer les quais du port de pêche et là, miracle, quelques gargottes au doux parfum de sardines grillées se partagent une clientèle de connaisseurs. A notre surprise, une fois a l'intérieur, nappe blanche, serveurs en tenue, verres à vin, aquarium à homard, étal à poissons du jour avec du bar, du St Pierre, de la daurade, du sabre, des crevettes tigres, du poulpe, etc... Nous sommes reçus commes des ministres et le patron parle français, nous lui demandons conseil pour les apéritifs afin d'augmenter notre culture vinicole, ce sera donc 2 Portos blanc frais pour commencer le repas avec un peu d'huile d'olive (divine) pour y tremper des petits morceaux de pain, puis une fricassée de petits poulpes toujours à l'huile d'olive avec ail et épices, puis salade avec oignons, tomates et poivrons sautés. Ensuite arrivent les sardines au gros sel avec les patates chaudes à l'huile... Un café, un Porto rouge chambré pour faire passer. L'addition est ridicule, nous sortons de là avec le sourire et le ventre plein... Le Portugal n'est pas mort car le portuguais sait vivre !
La Place de la Liberté avec la Statue de Pedro IV - (le pigeon sur sa tête ne fait pas partie de la sculture) |
Sur l'avenue des Aliados, la plus grande avenue de Porto, ce batiment complet est laissé à l'abandon comme tant d'autres. Nous sommes pourtant dans les quartiers les plus "riches" de la ville... |
Quartiers du Centre-Ville, en contre-bas le Douro (le fleuve), on distingue la façade de l'ancienne bourse. |
Regrettons le Porto. remplaçons par le Muscadet et le Margaux à l'occasion de la réunion annuelle des Le Berrigaud.
RépondreSupprimerMaman Maryvonne
bravo pour les photos, les textes écrits de main de maître, très intéressant on voyage sans bouger.
RépondreSupprimerLe cousin Claude Lignon (Alsace)
le 17/09/2011
Merci Claude d'Alsace,
RépondreSupprimerNous sommes ravis de partager notre voyage et nos impressions.