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Nous partons de Peniche dans un brouillard opaque, nous obligeant à respecter une veille optique attentive et un contrôle radar permanent. C'est un slalom entre perches de casiers très nombreuses et pêcheurs en bateaux immobiles issus de nulle part. Presque heureusement le manque total de vent nous fait avancer au moteur sur la quasi totalité des 50 miles et nous permet de nous concentrer sur la surveillance.
Puis c'est en arrivant à la hauteur de Sintra que le ciel se dégage et que nous touchons un peu de vent, maintenant habitués aux humeurs capricieuses et perverses des vents thermiques de la région, nous envoyons la GV avec 2 ris et préparons les bastaques pour installer la trinquette. Ce gréement très sous-toilé pour les premiers vents s'est révélé être exactement ce qu'il fallait lorsque brusquement c'est presque 30 noeuds qui nous ont accompagnés sur les derniers 15 miles. Avec ce vent, nous décidons de ne pas tenter un accostage et allons mouiller en face de la plage de Cascais. Dans la soirée le vent se calmera et nous apprécierons l'endroit en dinant dans le cockpit aux lueurs de la ville.
Cette ville plutot touristique est aussi favorisée par la douceur d'un climat où se combinent la salubrité de l'air marin et la fraîcheur des vents provenant du massif de Sintra. Une belle plage de sable ourlant une baie harmonieuse de la Côte du Soleil, Cascais est à la fois un port de pêche traditionnel et une station animée.
La marina de Cascais est un de ces rares endroits ou nous sommes accueillis avec service irréprochable et personnel qualifié. Les couts sont en conséquence mais restent très acceptables comparés a la France et au service, de plus nous avons droit à des cadeaux emballés en signe de bienvenue et du personnel pour amarrer le bateau au ponton, avec des "Welcome Sir...". L'endroit est idéal pour les quelques réparations et entretiens à effectuer sur le bateau, les boitiers de lattes forcée de la Grand-voile sont arrivés par colis et sont changés, la plomberie "eau de mer" est démontée-changée-réinstallée, l'annexe perçée par un français pas doué dans ses manoeuvres de port, est réparée ainsi qu'autres mille petites choses qui s'accumulaient sur le cahier des "trucs à faire". Nous aurons encore l'occasion de vérifier la gentillesse locale, ou les chauffeurs de bus s'arrétent en dehors des arrêts et nous montrent des magasins dans lesquels trouver ce qu'on cherche... Certains s'arrêtent pour nous indiquer notre chemin, il faut dire que le dédale des itinéraires de bus nous semble encore assez diffus...
C'est ici, à Cacais, que nous rencontrerons TAOZ, un Oceanis 43 avec un couple de Brestois et leurs enfants en partance pour les Antilles, puis nous reverrons nos amis de Pornichert sur STER-VRAZ, il est vrai que les gens en "croisière-vacances" commencent a se faire rares pour laisser la place à ceux qui "partent". Les bateaux sont préparés pour le hauturier et les "fanfarons des pontons" sont moins fréquents.
C'est recherchant un shipchandler que nous irons découvrir une ville qui sonne familièrement aux oreilles bretonnes car nous connaissons tous le fameux 3-mats qui porte son nom, mais moins la ville elle-même et son histoire aux parfums d'aventure, de conquètes et de routes maritime des épices: Belem !
C'est d'ici que partaient les caravelles le long des côtes africaines, territoires sous domination maritime portuguaise et revenaient les cales pleines, ce fut l'age d'or du Portugal.
La tour de Belém évoque l'Afrique en plein Lisbonne. Sous ses terrasses, ses balcons et ses guérites mauresques, cette citadelle du 16ème siècle, a vu autrefois passer les caravelles en partance pour les côtes de Guinée. Elle fut construite afin de servir à la fois de porte d'entrée à la ville de Lisbonne mais aussi en tant que système de défense protégeant l'embouchure du Tage. Quand Lisbonne fut envahie par les espagnols au cours de la lutte pour le trône portugais, la tour combattit férocement avant de se rendre. Pendant les siècles qui suivirent, la tour fut principalement utilisée comme une prison, dont les cellules souterraines étaient régulièrement inondées... Il est à noter que la tour qui se trouvait à l'origine au milieu du Tage, se retrouvera au bord, après "le" tremblement de terre de Lisbonne de 1755 et le détournement de ses eaux.
D'une richesse sculpturale impressionnante, on ne peut passer à Belem sans aller s'incliner certes devant l'autel mais aussi devant le travail réalisé au Monastère des Hiéronymites. Cet édifice constitue l'œuvre architecturale la plus aboutie du style manuélin. Bénéficiant de l'afflux de richesses à Lisbonne au 16ème siècle , les architectes purent se lancer dans une œuvre de grande envergure. Celle-ci témoigne de la grande richesse des découvertes portuguaises a travers le monde. Elle y abrite, par ailleurs, la sépulture de Vasco de Gama, navigateur portugais et premier Européen à arriver aux Indes par voie maritime en contournant le cap de Bonne-Espérance.
Notez la taille des statues... |
La monument a la forme d'une caravelle. Henri le Navigateur se tient à la proue, une caravelle entre les mains. Deux files descendantes, de chaque côté du monument, rassemblent les statues des figures portugaises liées aux explorations intensives de l'époque.
A noter que les Lisboètes les moins friands de l'esthétique salazariste surnomment ironiquement ce monument "Poussez pas derrière !"...
Et la patisserie bleue qui sent bon dans tout le quartier, avec plein de Pasteis de Nata dedans... miam Syb.
RépondreSupprimerDis donc mon druide...tu nous traiterais de fanfarons de pontons ???? ben non pas possible... on ne se risque pas aussi loin de nos bases.... superbes photos en tous cas et toujours un vrai talent de narrateur... on parie qu'on te retrouve au salon 2013 avec le premier tome de vos compte rendus de voyages ???? bizz à vous deux
RépondreSupprimerTrès bonne idée Mimi, ce serait topissime... biz de Syb.
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