vendredi 26 août 2011

Alfama, Fado, Saudade... frissons et larmes aux yeux...

.
Il est bien difficile de parler de Lisbonne et de son histoire en seulement quelques lignes... On y trouve des menhirs et dolmens car plusieurs tribus de langue celtes y font leur apparition 1000 ans avant notre ère. La cité deviendra de droit romain suite aux guerres puniques. Le vin, le sel et les chevaux seront les principaux produits d'exportation vers Rome.
Puis ce sera la conquète musulmane par les Maures, l'arabe sera la langue officielle et l'islam la religion. On y construira des mosquée et les murailles de la ville. Il faudra attendre 1147 pour qu'un groupe de chevaliers français, anglais, allemands, et portugais, conduits par Alphonse 1er, assiègent et prennent Lisbonne. La reconquête du Portugal et le rétablissement du christianisme forment un des évènements les plus significatifs de l'histoire de Lisbonne. Les quartiers de la Mouraria tire son nom des Maures, ainsi que l'Alfama (al-hamma) le plus vieux quartier de la cité.
Puis ce sera l'ère des Grandes découvertes, la plupart des expeditions maritime partent de Lisbonne comme celle de Vasco de Gama.
C'est en 1755 que 85% de la ville sera détruite lors du seisme et du raz de marée qui suivi avec 90000 morts. La ville sera reconstruire avec systeme anti-sismique datant du 18ème siècle par le visionnaire Marquis de Pumbal.

Les troupes de Napoléon pilleront la ville debut 19ème, puis ce sera la guerre civile, les grandes grèves ouvrières puis la révolte contre la monarchie en 1910, le reste du pays suivra ce soulèvement bien que le pays reste profondément catholique et conservateur. Le regime dictarorial de Salazar finira lors de la Révolutions des oeillets en 74.
 En 1988, un violent incendie ravage le centre historique de Lisbonne et bouleverse la vie quotidienne et économique pendant plus de dix ans. Depuis 98, année de l'Exposition Universelle, Lisbonne vit une restructatrion profonde mais longue par manque de moyens.
Cette cité conserve au jourd'hui les stygmates de ces grands bouleversements géométrico-architecturaux qui lui donnent un relief dont les contrastes se révèlent en se laissant déamuler dans ses quartiers. Cette ville à bien plus que des choses à regarder et a photographier, elle est des choses a vivre, elle dégage une atmosphère, elle possède une âme. Il suffit de se promener dans ses quartiers populaires et arpenter ses ruelles pavées, sentir la sardine grillée, l'encens et la lessive du linge qui séche aux fenêtres, regarder ses enfants jouer dans la rue jusqu'a ce que nos pas nous emmenènt vers cette musique et  ces chants mélancolique, le Fado, pour s'en rendre compte...

La partie Est de la ville vue des hauts de l'Alfama, le Tage en arrière plan.

Lisbonne n'est pas Lisbonne sans ses trams
 centanaires ici le "fameux" N° 12.
Petite pause sur les hauteurs,
vue sur le Tage, canapé sur terrasse,
café à 1euro50...
La place du commerce faisant face au Tage et à l'embarcadère des expéditions maritimes d'autrefois.
Le Fado, ce chant mélancolique accompagné par des instruments a cordes  exploite en général des thèmes récurrents : la saudade, l’amour inaccompli, la jalousie, la nostalgie des morts et du passé, la difficulté à vivre, le chagrin, l’exil... A l'heure de l'apéro, nous déambulons dans l'Alfama et nous arrétons devant l'auberge de Fatima Moura, nous avions rencontré le guitariste dans l'après midi, l'endroit est accueillant, le porto blanc excellent et la cuisine est bonne. Les fadistas (chanteur de fado) se succèdent et alternent, 2 hommes et une femme dans cette petite auberge intimiste, nous sommes surpris et heureux du niveau de qualité. Il transmettent avec intensité les sentiments des chansons que c'en est déchirant, l'émotion nous comble, le Fado ne se chante pas, il se vit.
Soudainement, la musique s'arrète et 5 individus, certains en civil d'autres en uniforme, pénètrent dans le restaurant et font un contrôle en cuisine, nous apprendrons que le cuisinier n'avait pas ses papiers tout a fait en règle... Ces individus se croient obligés de s'assoir a une grande table du restaurant et font un contrôle administratif en règle à la patronne et refusent que la musique reprenne. Ambiance plombée et refroidie, les convives se regardent stupéfaits. C'est mon mousse, chevaleresque, qui ira abréger l'abus de pouvoir et faisant prendre conscience à ces dictateurs du dimanche qu'il en allait de la culture de leur pays et qu'il était incongru de faire telle besogne en plein repas musical puis son language s'est délié (le porto sans doute) et les mufles se sont retrouvés avec des phrases aux oreilles que je ne peux citer ici. Nous pensions la soirée foutue, mais au contraire, une fois ces gens mal éduqués partis, la patronne est venue féliciter mon mousse avec une bouteille de Ginga, non de son language mais de son implication. Puis les chanteurs ont repris de plus belle avec une bonne humeur visible due au plaisir de voir se faire rembarrer des agents de police et une complicité s'est installé entre les hotes encore présents (ceux qui avait mangé car les autres n'ont pu être servi, le cuisinier ayant suivi les autorités), nous avons invités nos voisins à venir s'assoir a notre table et partager le vin de cerise... la soirée se termina tardivement et nous quittâmes l'endroit avec forces embrassades, disques dédicacés et promesses de se revenir un jour frissonner au son de leurs voix...

Les rues et rulles qu'on adore, les bondieuseries sont légions car on n'oublie pas qu'ici on s'est battu pour redevenir chrétien, notez le pavage des places et de la totalité des trottoirs avec ces motifs trompe-l'oeil.

Rues et ruelles, à l'heure de la sièste, il fait très chaud mais les tables sont prètes pour le soir.

Sao Vincente, azuléjos en facade et quartiers "modernes"  vivant plutot dans la journée.

Cette tour (centre et droite) au design julesvernesque est en fait un ascenseur contruit par un élève de Eiffel, elle est en métal et donne l'impression de sortir tout droit d'un film fantastique des années 50..

4 commentaires:

  1. Très belles photos !!! Et les uniformisés abusifs ( ils avaient surement des tampons dans leurs poches ... ) ont tâté du tempérament fougueux de ma bretonne préférée à qui il ne faut pas gâcher le Fado, screugneugneu ! Petit mais costaud le mousse. Ah quel bel épisode ! Biz de Syb in the rain.

    RépondreSupprimer
  2. Haaa, dame non, faut pas déranger la bretonne quand elle est en phase de tendresse...

    RépondreSupprimer
  3. Ben je préfère être sa copine à la bretonne moi, parce qu'elle a pas l'air de rigoler quand elle est pas contente ^^ ;-)

    RépondreSupprimer
  4. Je retrouve bien là ma petite Sandrine élevée comme la Maryvonne !
    Au Pays du Fado (superbe), on n'a pas le droit d'intervenir ainsi, j'espère qu'ils ne sont pas tous Fadas
    Maman Maryvonne de Belgentier (on fait aussi les paquets).

    RépondreSupprimer