mardi 31 janvier 2012

Les Anses d'Arlet

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La pointe du Diamant
Nous sommes venus en repérage aux Anses d'Arlet, la navigation à été des plus idylliques (nous étions dans le "bon"sens) entre vent arrière et grand largue, puis, passé la pointe du Diamant, un long bord de travers. Les 20 noeuds habituels pour la saison étaient de la partie, le gréement neuf résiste aux rafales à 25!

Nous mouillerons dans la "grande" anse par 7m de fond d'eau transparente. A peine arrivés, ce sera un plongeon pour se rafraichir, un apéro dans la tiedeur du soir puis nous rentrerons nous protéger des averses survenues brusquement. Et oui, même aux Antilles il pleut. Dès le lendemain matin, nous irons faire notre promenade aquatique du matin et surprise, juste sous le bateau une énorme tortue à élu domicile, nous jouons avec elle un temps, elle n'est pas farouche et se laisse approcher. 
Puis après un bon petit dèj, nous irons au bistrot devant le quai des annexes pour faire notre "clearance" (sortie de douanes) afin de quitter le pays. En effet, demain nous ferons cap au Nord, une sombre histoire de copains, de musique et d'apéro prévus vers Porthmouth en Dominique, la dure vie de plaisanciers...


Vue du mouillage depuis babord...

Vue du mouillage depuis tribord....

Vue du mouillage depuis le bistrot...

La promenade le long de la plage...

Mon nouveau bureau pour les liaisons internet... Dure la vie, hein ?

dimanche 29 janvier 2012

Bateau réparé !

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On l'a trouvée !
Nous embouquons le chenal qui conduit au "Cul de sac du Marin" (ça ne s'invente pas) jeudi matin de bonne heure, en effet, nous devons être au pontons techniques de Caraibes-Gréement pour 8h+café, soit 8h15. Nous sommes cordialement reçu par ceux qui seront nos voisins de pontons pendant 24h, un Catana 47, ainsi que l'équipe technique de Caraïbes-Gréement. L'accueil est chaleureux, la vision du problème très professionnelle. Puis tout va vite, on sent une évidente habitude, ça monte dans le mat, ça déboulonne, ça ne discute pas pendant des heures, les échanges sont purement techniques, on utilise le même langage. Si ça a cassé c'est que le dernier gréeur qui a remonté l'étai s'est simplifié la tache a l'extrème et a commis une impardonnable erreur, une articulation doit être montée sur le cable pour éviter a celui-ci de reprendre des efforts pour lequel il n'est pas prévu. Il faut donc non seulement changer l'étai, mais aussi le modifier pour que ceci ne se reproduise pas. On se met très rapidement d'accord: pas de modification de voile, on modifie le gréement seulement. On me regarde, on me dit "on peut pas", sûr de mes vérifications en tête de mat j'insiste, on recontrôle puis on me dit avec un sourire entendu "c'est juste, mais ça passe". Nous travaillerons de concert toute la journée dans une atmosphère de totale confiance, le directeur technique qui s'occupe personnellement de mon bateau s'appelle Erwan BELLEC de Groix ! Sang breton ne saurait mentir... Je descendrais du mat à la tombée de la nuit, le travail est effectué. Cela se termine autour d'une biere fraîche dans le cockpit à refaire les Antilles.
Au final, car nous avons travaillé sur 2 tableaux, l'étai à été modifié et remplacé, le pataras (étai arrière) à été remplacé également, il présentait des signes d'usure, puis par ailleurs remplacement du moteur de guindeau qui multipliait les incidents, toujours au mauvais moment, depuis Madère, puis renforcement de son étancheïté par résine Epoxy (merci Pierre, c'est un super produit!). La TVA, ici, est inférieure à la métropole mais les éconocroques patiemment réalisées jusque là ainsi que nos étrennes ont été ratiboisées ! C'est la vie, et de toutes façons nous n'avions pas vraiment le choix, de plus nous sommes tombés sur une équipe super-pro chez qui nous reviendrons pour changer le reste du gréement dans quelques années.

Solidement rassurés par notre gréement neuf de moitié et l'assurance de pouvoir remonter notre ancre en toutes circonstances, nous allons pouvoir poursuivre notre route. Dès lundi, nous ferons un stop "découverte" des Anses d'Arlet, un peu plus a l'Ouest et là ou les parents de Sandrine viendrons nager avec nous avec les poissons coralliens. Nous prévoyons de remonter ensuite vers "les 3 ilets" en face de Fort de France, puis nous nous interrogeons sur un eventuel mouillage dans la Baie de Saint Pierre, le mouillage y est réputé rouleur mais les nombreuses épaves, une quinzaine, datant de 1902 titillent la curiosité des profondeurs du Capitaine...

La vue depuis "Paille Coco" le petit bar multicolore depuis lequel je suis en train d'écrire... :)

Une des anses qu'il faut longer pour accéder aux "Salines", la plus belle plage de Martinique...

Certaines de ces anses ont même un petit goùt de Bretagne...


Nous avons passé une journée entière a jouer, sauter dans les vagues, aller se dorer sur le sable, retourner jouer dans les vagues, revenir sur le sable la tête à l'ombre, puis manger des "patés-poulet-piments" et des "patés-goyave" qu'une jemme fille venait nous vendre sur la plage, puis retourner se baigner, etc... Nous sommes rentrés épuisés comme des enfants revenant de la plage, mais quand je vois Sandrine comme ça, je me dit qu'elle est heureuse...

mardi 24 janvier 2012

Pani pwoblèm...

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Un court message pour faire savoir que le serveur du blog fait quelques caprices en ce moment et que nous ne pouvons pas répondre à vos commentaires...

Sinon, de notre coté tout va twè twè bien comme on dit par ici. Nous qui avions un a priori négatif par rapport aux "Dom-Tom" né d'idées que nous nous en faisions, (grèves, mauvaise ambiance blancs-noirs, prix élevés, etc), nous ne pouvons que nous réjouir de nous être trompés. En effet, non seulement le climat est Caraïbéen (a part quelques pluies rares et éparses et par 30° tout est agréable), mais la disponibilité des gens (professionnels, douaniers et chauffeur de taxi-co(-llectifs) et la qualité de service, pour le moment du moins, nous épatent. Peut-être que cette ambiance détendue a l'aspect désinvolte parfois il est vrai, pourrait agacer la personne qui, l'oeil sur le compte a rebours de la fin des vacances, n'a pas de "temps a perdre" et voudrait voir tout ce petit monde courrir "efficacement" ou avoir une précision des prévisisons type SNCF. Non, il faut leur faire confiance et on entend "tout va bien se paaaasser" (cette phrase prononcée ici dure de 50 secondes à 2 minutes 30 suivant la température), quand on demande l'horaire du prochain bus, on entend un souriant "il faut attendre un petit peu et il viendra...", quand on demande "c'est loin?", la réponse est : "Houuuuu...." car la distance est donnée par la vitesse d'agitation des mains et le diamètre des yeux écarquillés... Quand on a ingéré les clés d'accès de cette population du soleil, y'a pani pwoblèm...

La nourriture est variée (accras de morue, boudins antillais, crabes farcis, blanc-mangé coco), la bière est fraîche, ils ont du Bordeaux abordable, du bon pain, du camenbert, du rhum et du citron...
La pêche à la langouste est suspendue, comme tous les ans, entre Janvier et Mars, il faudrait donc l'acheter pour en manger et là par contre c'est un peu cher, on attendra donc Mars... si on arrive a patienter. De toutes façons il faut commencer à aller profond pour en trouver mais le mousse (que dis-je, le second) s'entraîne tous les jours avec son capitaine à descendre le long de la chaîne de mouillage et à gérer sa respiration et les décompressions afin de l'accompagner dans notre quète de nourriture sub-aquatique. C'est l'excuse pour se jeter a l'eau tous les matins avant même le petit déjeuner, histoire de se mettre en appétit et de se raffraichir après la nuit.



Demain, nous partons, a pied, nous promener sur un sentier qui jalonne le sud de l'île... On vous tiens au courant ;)

Le ponton d'accueil des annexes...
Le ponton carburant...

On ne lasse pas de ces couchers de soleil à l'arrière du cockpit à l'heure de l'apéro...

 

vendredi 20 janvier 2012

Direction la Martinique...

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Nous quitterons Carlisle Bay, a l'Ouest de la Barbade, vers 16h00... Vu nos problèmes de gréement nous établirons une configuration que nous connaissons bien maintenant: 2 ris, trinquette... Nous avons choisi notre fenêtre météo pour avoir un vent en accord avec notre voilure, le monde a l'envers quoi... Ce seront donc 20 puis 25 noeuds de  travers qui nous accompagnerons pour cette navigation de 120 milles (un saut de puce) pour rejoindre la baie de Sainte Anne. Après une nuit, un peu chahutante a cause de la houle de Nord-Est, nous doublons l'île de Sainte Lucie au petit matin, nous ne nous y arreterons pas comme prévu initialement a cause des travaux à réaliser. Nous ramènerons une belle dorade de 1,7Kg puis nous allons piocher notre ancre tranquillement dans la matinée par 4m de fond transparents en face de Sainte Anne. L'eau est chaude et claire, nous commencerons donc notre découverte de la Martinique par une baignade "vérification de l'ancrage". 



L'endroit est choisi pour sa proximité avec Le Marin, haut-lieu technique et mecque de la croisière. Dès le lendemain de notre arrivée nous sautons dans le bus et allons faire le tour des professionnels, nous avons entre autres cassé notre courroie d'alternateur d'arbre... Et là... magie, le rêve, il y a tout, oui je dis bien "tout" ce qu'un skipper en panne peut réver. Des professionnels disponibles, compétant et sympathiques, des magasins au stocks incroyables, je n'ai jamais vu celà auparavant, nulle part, même au salon nautique de paris les stands ne sont pas aussi bien achalandés. Ajouté à cela une gentillesse désarmante, un rendez-vous est rapidement pris pour remplacer notre étai que nous allons améliorer afin que cet "incident" ne se reproduise pas tout de suite, nous en profiterons pour effectuer un démontage complet de notre guindeau qui nous joue régulièrement des tours...

En attendant, c'est bricolage (le changement de la courroie d'alternateur demande un démontage de l'arbre d'hélice...) pour certains, nettoyage pour certaines et plus régulièrement de longues baignades pour aller rendre visite aux poissons multicolores des fonds avoisinant...

On aime déjà la Martinique...

mardi 10 janvier 2012

Longtemps j'en ai rêvé... (par Sandrine)

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Longtemps j'en ai rêvé...
et l'ai imaginé un peu sous toutes les coutures cette fameuse Transat' avec un grand T.

Tout d'abord l'avitaillement, aurons-nous assez d'eau avec nos 400 litres sans déssalinisateur? Et le pain? Le beurre (évidemment )? Le riz?  Des légumes et des fruits frais? Du chocolat et du Tang en quantité astronomique pour notre capitaine vénéré? Pfft.... bagatelle que tout ceci. Âpres 14 jours de mer il nous restait des aubergines et des concombres (mais plus de Tang). Quant à l'eau pour ceux qui ne le savent pas c'est bien simple en transat on ne se lave pas ou si peu que cela vaut a peine la peine d'en parler.

Ensuite la crainte d’être malade. D'avoir le mal de mer j'entends. Finalement après différents essais j'ai opté pour un Mercalm (enfin de la Vomidrine, et oui ! achetée au Cap -Vert) à titre préventif le matin. Efficace puisque malgré cette scrogneugneu de houle croisée, j'ai pu ne pas somnoler 24h/24.

Le sommeil. Ah le manque de sommeil! J'avoue que cet aspect de la vie à bord m’inquiétait plus que tout (j'ai du être marmotte dans une autre vie). Finalement on a trouvé notre rythme (de croisière) avec le capitaine et même si j'ai apprécié de pouvoir dormir plus de 4 heures d'affilées à notre arrivée je n’étais pas lessivée pour autant (juste très salée merci les embruns).

Enfin, les «emmerdes» on imagine le pire et puis finalement c'est un autre pire qui arrive. Casser 3 fois le tangon, de nuit à chaque fois dont une fois sous spi..., péter l’étai !, honnêtement je n'aurais jamais imaginé ça. Et même dans ce cas j'aurais vu un scénario catastrophe, le spi qui part sous le bateau, le tangon qui fracasse tout sur son passage, le mat qui tombe à l'eau... l'horreur quoi! Et bien c'est arrivé, ça a cassé, et finalement pas de drame, pas d'affolage (juste des affalages). Ici bien évidemment je dois remercier un homme exceptionnel (si, si!), mon capitaine adoré, qui nous a tiré de tous ces mauvais pas avec sang-froid, courage, habilité et savoir-faire. Je ne dirais pas avec calme car ceux qui le pratiquent connaissent tous son côté capitaine Haddock mâtiné de char d'assaut :-)

Conditions météo, bateaux, équipages...font que chacun vit une «traversée» différente. Moi, je remercie une fois de plus mon skipper et la Providence qui ont fait que «ma transat'» a été au final sans histoire.

Juste quelques jours en mer.... pas la mer à boire :-)

 

Repos sur l'ile de la Barbade...

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Ben oui, il en faut un peu de repos... Surtout quand il fait 30 degres et apres  la baignade du matin, ca fatigue tout ca...

Bon, la Barbade est une tres jolie petite ile au charme britanique, leur independance date d'une quarantaine d'annees, c'est propret et bien agence comme aux Etats-Unis. C'est d'ailleurs d'ici que nous avons fait notre demande de visa... 3 heures sur internet a remplir des formulaires, 3 heures a passer a l'ambassade, un rendez-vous "interrogatoire", $140 chacun et hop nous avons obtenu nos visa valables 10 ans pour les USA !

En attendant les papiers nous patientons avec promenades, shopping, baignades et apero avec nos nouveaux copains du mouillage de Carlisle Bay...










mardi 3 janvier 2012

« Comment ça, il est pas frais mon poisson ?!!! »

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Nous partîmes le 20...

On débouque le canal de Mindélo sous génois seul, on y a rencontré 40noeuds en venant, on est prudent. Passé l’île de Santo Antao, on envoie la GV haute, le ciel est bleu, le vent se calme, se calme, se calme puis disparaît vers 4h du matin...
Pêche : une dorade 1,1Kg.

21déc, une brise se lève au petit jour, le spi est envoyé, la mer ondule d'une houle légère. Dorade sautée au beurre, poivrons, riz le midi et dorade asiatique le soir. Le ciel est voilé.
Pêche : une dorade énorme (1m50) nous échappe, elle fait des sauts puissants au dessus des vagues pour se débattre, puis une autre plus tard plus humble sera loupée, la troisième sera la bonne, 1Kg.

22déc, certains disent que c'est l'Hiver... Nous c'est 30°. La nuit sous spi a été sereine, la journée en sera de même, il fait soleil, on est bien.
Salade de dorade marinée le midi, dorade à la moutarde le soir.
Pêche : Deux grosses dorades nous échappent, partent avec le leurre, cassent le fil, remplacement du fil de 60 par du 80. Dorade de 1,2Kg.





23déc, Temps couvert, pluies intermittentes (c'est l'hiver...). Nous passons le 30°W (Ouest), nous changeons d'heure (TU-2). Nuit sous spi, au matin usure prématurée du bras de spi et un coulisseau de GV cassé, la houle croisée est éprouvante pour le matériel. Affalage du spi pour renforcer le bras/écoute de spi (déjà surgainé avant de partir), puis renvoi, empannage et empannage, le vent est capricieux. Dorade poivrons-aubergines le midi et dorade beurre maître d'hôtel le soir.
Pêche : un « monstre » nous échappe et fait des dégâts, fil cassé, leurre perdu et fusille le frein du gros moulinet. Démontage/remontage, le verdict est clair, l'ensemble est faussé ! J'enrage, puis confection d'un leurre « spécial petits poissons » (ras le bol des gros poissons qu'on attrape pas). Le leurre spécial « petits » fera son effet quelques heures après : un thon de 7kg (!) sera ramené à bord a la main (le moulinet refuse les grosses tractions) par Sandrine, heureusement moins bagarreur que la dorade Coryphène. On sort les bocaux et on fait des conserves de thon à l'huile.

24déc, nous sommes au quart de la route. Nous avons passé une nuit difficile, le vent variait entre 10 et 25 noeuds avec une houle croisée qui embarquait le bateau au lof régulièrement. 1H du matin, la mâchoire du tangon de spi cède coté mat. 70M2 de toile partent en l'air comme un fantôme fou avec dans son bras un dangereux fléau de 4m de long... L'ensemble est maîtrisé, puis les scie, perceuse et autre riveteuse sont sorties malgré les fortes rafales pour réparer le tangon, espar nécessaire à l'établissement des voiles de portant. Nous repartons sous génois tangonné, les rafales devenant trop importantes pour le spi. Six heures du matin, nous sommes a force7, l'autre mâchoire lâche cette fois, établissement de la trinquette et son propre tangon, puis réparation du gros. Verdict : malgré les réparations le tangon est mort, c'est Noël mais je sens que je n'aurais pas mon train électrique cette fois encore...
Salade de thon mariné aux épices le midi, et oeufs au bacon et haricots pour le réveillon du soir...


25déc, tiers de la route. 2H du matin, le vent fait son capricieux et après les bourrasques de ces derniers jours, il faiblit puis disparaît complètement. Le Perkins est démarré. Au petit matin on peut envoyer le spi et avancer ainsi malgré la mer formée. Sandrine fait 2 fournées de muffins à la banane, Éric répare le coulisseau de GV et autres usures. Salade de thon à l'huile le midi, dorade grillée le soir.
Le vent tombe avec le soir, le Perkins est de nouveau sollicité.
Pêche : 1 dorade 1,2Kg

26déc, envoi du génois tangonné la nuit, puis plus tard prise de ris sur la GV, avant de manger (25 noeuds) qu'on lâchera au dessert (17noeuds).

Pêche : 1 dorade 1Kg


27déc, grosse houle croisée, vent irrégulier (12 à 23 n?uds). On tente un envoi de spi qui ne tient pas le gros roulis imposé par la houle de travers. On revient au génois.

Salade de thon/haricots verts le midi, Dorade grillées herbes de provence / patates sautées le soir.

Les écoutes de génois, de spi et les drisses sont rafraîchies dans la journées, liaisons et surliures refaites, on est repartis pour un tour !

Pêche : rien...

28déc, grains nocturnes, nous sommes à mi-parcours... On n'arrive pas a s'en rendre compte, on envisageait cette traversée comme quelque-chose de long et entre la pêche, la cuisine, les man?uvres, les vérifications du matériel et leurs réparations, on n'a pas eu le temps de se rendre compte qu'on venait de faire 1000 milles !

Empannage au petit matin, le vent forcit, le bateau galope bien sous le soleil, on fait de gros surfs sur la houle de 4 mètres qui monte derrière le bateau. Ces montagnes d'eau nous soulèvent par l'arrière en grondant puis nous propulsent sur de longues distances dans un bouillonnement qui fait trembler tout le bateau qui glisse jusqu'à 14noeuds. A 21h, prise de ris, le vent monte à plus de 20 noeuds et la houle grossit encore...

Dorade curry et lardons a midi, coquillettes aux morilles et jambon Serrano le soir.

Pêche : Dorade de 3Kg, un joli combat qui aura duré un long moment car le bateau avance bien et sa vitesse s'ajoute à l'effort nécessaire pour ramener le poisson. Seul, j'ai du « gaffer » le poisson pour le monter à bord, la dorade n'aimant pas ça s'est débattue et s'est arraché un morceau de la tête en arrosant copieusement l'ensemble du cockpit du sang dont elle s'est entièrement vidé, un véritable carnage, j'ai mis plus d'une heure à tout nettoyer !


29déc, on passe le 45°W et on change d'heure (TU-3). Fin de nuit, prise du 2éme ris et 2ème tour, houle vraiment forte. Le vent, toujours changeant (ça été notre drame pendant toute la traversée) forcit jusqu'à 30noeuds en rafales.

Sandwiches le midi, Dorade à la Japonaise/Compotée d'aubergines, gâteau de semoule pour le soir.

Pêche : les cannes sont remontées, on a assez de poisson.

30déc, énormes grains actifs autour du bateau, 2h du matin le tangon lâche pour la troisième fois. Sandrine est de quart, me réveille et me resume en 2 mots la situation. Il faut faire vite, la sécurité est présente à mon esprit et j'enfile mon harnais, saute dans mes Croc's et file vers la plage avant dont l'étrave plonge régulièrement dans l'eau tiède, il y a du vent, beaucoup de vent mais je ne m'attarde pas a ces considérations, il y a 4m de tangon qui fouettent les airs et qu'il faut ramener à bord ainsi que les mètres carrés de toile qui vont avec. Ce cirque une fois terminé, je contrôle le bon arrimage de l'ensemble. C'est a ce moment là que je m’aperçois que, sorti de mon lit et avec les conditions d'urgence, je ne suis vêtu que d'un harnais de sécurité et d'une paire de sabots en caoutchouc et rien d'autre ! J'avais bien senti que j'étais ventilé de partout sans y faire attention dans l'action... Nous sommes seul au milieu de l'océan, mon honneur est donc sauf. On envoie la trinquette tangonnée.

Réparation du tangon au matin, rafales à plus de 30noeuds dans la matinée puis chute du vent à 15 puis 10noeuds, renvoi de toute la toile. Puis succession de prise et de largages de ris, nous allons jouer aux petits matelots en suivant la force du vent afin de rester propulsif, la mer est encore grosse.

Wok de dorade le midi, Terrines/baked beans et semoule le soir.

On établira 2 ris et trinquette à la nuit.

Pêche : arrêt de l'activité suite aux quotas imposés par notre frigo.

On n'a que des photos par beau temps, par gros temps nous avions d'autres occupations, pardonnez nous...

31déc, il reste 500 milles, on largue un ris puis un deuxième, on rétablira le génois à l'avant, on marche bien malgré la houle croisée très inconfortable. On réduira dans la soirée.

Salade de thon à l'huile maison le midi, caviar, toast de terrine au foie gras puis dorade au gingembre/aubergines (impossible de mettre la main sur cette boite de marrons!) pour le soir. On débouche un Canon-Fronsac de 2004 dans lequel on trempera nos lèvres, histoire de dire, la houle est forte et mauvaise, nous sommes agrippés à la table du carré pour manger et on trouve le moyen de se sentir privilégiés de vivre un tel moment. On habite ici mais il faut se coucher tôt hein donc à 21h l'éponge est passée sur la table et la moitié de l'équipage part au lit.

Vers les 23h, le vent se lève, la houle cogne, et un bruit sourd, net et mat se faire entendre dans tout le bateau. Le genre de bruit détecté comme faisant partie de la famille des « bruits graves »... Le bord d'attaque du génois me semble trop souple, je pense aussitôt à une rupture du câble d'étai mais cela me paraît dingue, ça n'arrive jamais ces trucs là, une seule personne m'a averti de cette fragilité, toutes les visites d'experts ultérieures m'ont dit le contraire... On enroule, on frappe les drisses de spi et de gennaker sur la pièce d'étrave et on étarque par mesure de sécurité, on établi la trinquette, on blinde la bastaque et on prend le 3éme ris pour sécuriser le gréement, on est au portant bien sur mais on ne joue pas avec le mat aussi loin de tout. Une fois le bateau remis en ordre de marche, on relève la tête, nous sommes en 2012, bonne année !

1jan, mer croisée désagréable, grains incessants et violents, vents irréguliers, ciel noir. Ambiance maussade, on ne s'est pas bien reposés, cette histoire de mat inquiète un peu...

Le vent monte à plus de 35noeuds, on prend un tour dans la trinquette.

Tartines variées le midi, boulettes de viande portugaises le soir... Signal d'alarme du moral : l'appétit est touché !

Les irrégularités du vent font qu'on devrait man?uvrer pour rester propulsif mais on ne veut pas toucher au gréement volontairement assagi, dans les déventes on se retrouve donc sous-toilé et bringuebalé par la houle désordonnée et... grosse. Je pense un instant monter au mat pour vérifier mon diagnostic, mais les rafales à 40 n?uds et les coups de gîte de +/- 35° m'en ont dissuadés. Je regarde mon mousse, il s'enfuit et s'enferme dans la cabine...

Pêche : 1 dorade 1,7Kg

Petit-dej de Monsieur, petit dej de Madame...
2Jan, 3 ris trinquette, alternance de grains et de ciel gris, amplitude des vents encore plus importante, mer défoncée, un vrai chantier !

Dorade poêlée sauce Estragon/haricots verts le midi, tartines de terrines (merci Maman) et semoule/confiture le soir.

Il nous reste 150 milles, on en a un peu par dessus notre béret de ces conditions a la noix et on aurait presque hâte d'arriver. On n'a pas quitté l'orthodromie depuis le 28 décembre, ça s'est payé par la multiplication des man?uvres mais c'est rentable.

Pêche : rien...

3jan, Houle, grains... le même tableau dantesque... C'est le genre de conditions qui endurcissent sans faire plaisir, c'est pourtant « beau » ces nuances de gris et cette mer qui déferle avec ces marbrures blanches, mais on est pas là pour passer le raz de Sein en hiver (que je vois bien ressembler à ça, par ailleurs), on est censés arriver aux Antilles... On se fera des surfs à 13,6 n?uds sous 3ris trinquette grâce a la houle qui va s'arrondir dans l'après-midi.

Dorade Tex-Mex à midi, puis le vent baisse dans l'après midi et se calmera pour atteindre 17 n?uds puis 14, on allongera la foulée avec le Perkins. On guette l'écran radar et l'horizon chargé, puis l'île se dévoile... La Barbade, enfin...

La nuit tombe vite, nous contournons par le sud quand l'obscurité nous englobera entièrement, une demi-lune nous aidera à nous repérer dans ce mic-mac de bateaux, cargos, ferries et charters... Nous trouverons un chemin vers la plage du Yacht-club et avançons au sondeur, 25, 20, 15, 10, 5 : on mouille !

Il est 19h, c'est l'heure de l'apéro, nous sommes heureux d'être là, il fait bon de se balancer doucement au bout de son ancre après 14 jours et 10 heures de navigation...

Conclusion :

Une transat, on s'attendait tellement à un gros morceau à avaler que cette navigation sans réels temps morts à été des plus digeste. Malgré une fenêtre météo des plus inconfortable, on a pris du bon temps (4125 pages lues, 252 parties de Démineur, 368 parties de Dame de Pique, 198 parties de Solitaire, 295 parties de Majong), cela à été plus sportif que prévu, disons qu'il fallait que les veilles soient effectives et les manoeuvres ont été 50 fois supérieures à celles d'une transat « classique » soit 15 noeuds stables, grand largue, houle longue. Cette traversée aura, par ailleurs, été riche en enseignements, quant a la fragilité du matériel tout d'abord, à sa résistance intrinsèque et surtout a son usure. On s'aperçoit que les produits vendus en shipchandler (tous) ne sont pas fait pour naviguer réellement, ça rouille, ça pique, ça casse, ça fond, ça bloque... En exemple, les instruction du radeau de survie (Un Plastimo « TransOcéan ») sont écrites en rouges et s'effacent au soleil...
Mais aussi et surtout, notre principal enseignement aura été relatif à l'équipage qui à survolé cette traversée avec savoir-faire et sang-froid malgré les avaries dont nous n'avions pas fait part auparavant pour ne pas inquiéter nos proches. Cela nous réjouit et contribue à la constance de notre sérénité à bord.

Vacation météo

Nous nous reposons un peu a l'abri de cette petite île mignonne comme tout, nous avons fait notre « clearance » et notre demande de Visa de 10ans pour les Etats-Unis, nous serons reçu par l'Ambassade dès la semaine prochaine puis nous partirons chez « Caraïbe-Gréement » au Marin pour réparation de l'étai... En attendant, gros nettoyage du bateau, réparations et... Soleil... Baignade... Lecture... Musique... Apéros... et balades...

Un gros et grand merci au trio PC-Course pour leur aide et leur chaleureuse présence.


Houle...

Les couchers de soleil vers l'ouest...


3 ris, trinquette...

Poulpy, recorman de daurade...

No comment...

L'orthodromie...

La plage de la Barbade...
 
 

dimanche 1 janvier 2012

Meilleurs Voeux a tous !

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Nous étions au milieu de l'ocean, nous voulions faire cela depuis si longtemps que nous en sommes heureux. Bonne fêtes et à bientot ...