samedi 17 décembre 2011

Mindelo, charmante et enervante...

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L'île de Sao Vicente ne s'est peuplée que tardivement, milieu du 19ème siècle, quand les anglais construisent un dépot de charbon en 1838. Le port de Porto Grande se développe car c'est le seul de l'archipel à offrir un bon mouillage permettant aux cargos d'accoster. Les travailleurs affluent des îles avoisinantes et de l'étranger, Mindelo devient une ville en 1858.



Malgré son problème d'approvisionnement en eau potable (encore d'actualité) Mindelo devient, à l'époque, une ville réputée pour son effervescence et surtout pour ses filles. En effet, les prostituées y sont nombreuses comme dans beaucoup de ports et les bordels fleurissent. Les marins du monde entier y passent et laissent une descendance que la plupart ignorent l'existence, un fantastique métissage est ainsi créé et les filles en sont devenues encore plus jolies...


Les habitants sont d'un naturel ouvert et curieux, ayant toujours été en contact avec les cultures occidentales dont ils ont subit de fortes influences. Cela se ressent dans le langage courant ou avec notre mélange d'espagnol, d'anglais et de français on a parfaitement réussi à se faire comprendre pour toutes nos recherches et autres travaux à réaliser. Ils ont eux-même incorporé des mots étrangers dans leur langage quotidien.




Pour un navigateur, la façon de découvrir un endroit est toujours particulière car en escale, nous pensons d'abord au bateau, son entretien, ses réparations, son avitaillement, ses modifications et autres préparations qui nous font courir aux 4 coins d'une ville dans des zones ou le touriste « normal » n'ira pas forcément. Nous voilà donc partis chez Enacol, site chimique pour faire remplir nos bouteilles de gaz qui ne sont évidemment pas au standard local, puis traversée de la ville en diagonale pour trouver ici des rivets, là une pièce détachée de robinet, une poulie, du cordage, des oignons, du gingembre, des poivrons, du beurre, des œufs, des pommes de terre et une bouteille de grogue, le rhum local. Nous prenons notre temps pour faire nos emplettes car la dépression qui sévit en Europe génère une houle que nous retrouvons ici, donc pas de départ précipité. De plus, nous avons eu le nez creux quant au temps nécessaire aux formalités de sortie du territoire, en effet nous avons commencé vendredi en début d'après-midi et en croisant les doigts nous aurons fini lundi soir... Décidément une organisation « africaine » dans une « administration » c'est vraiment catastrophique, autant le savoir avant de commencer au risque d'y perdre patience, nous prendrons même le temps d'aller boire une bière face a la plage entre 2 bureaux afin de réajuster notre temps d'action à leur temps de réaction.

Globalement, on s'est, tout de même, laissé gagné par le charme nonchalant de Mindélo, cette ville n'a pourtant pas grand chose pour elle aujourd'hui quand on se contente de la regarder mais la gentillesse des gens que l'on découvre quant on y vit et cette décontraction permanente et naturelle font que cela désamorce toute envie d'aller vite. « Vite », ce mot ne doit même pas avoir de traduction en Criollo, langage local... Cela est énervant parfois, ce rythme qui n'est pas le notre, cette lenteur exagérée qui fait bondir l'homme pressé, mais, une fois ingurgitée, cette cadence va bien avec la température de ce mois de Décembre, 28°. Une fois passée l'épreuve du non-énervement, il faut réussir a supporter la musique quasi permanente mais aussi et surtout (et hélas) très forte. On ne sait pas d’où leur vient cette manie de mettre le volume à fond, de plus nous sommes en période de fête (c'est Noël ici aussi même si les représentations des rennes du traîneau du Père Noël en néons clignotant semblent décalées) et c'est donc musique partout, dans les rues, les magasins, les bars... difficile de trouver un endroit « pénard » en ces périodes festives... Seul le restaurant du suédois au cochon farci et au filet de bœuf (oui, chers parents nous y sommes retournés) arrive à nous distiller discrètement du Cesaria Evora, la « diva aux pieds nus » qui vient de nous quitter, ici à Mindélo, ce samedi.


Bon, bateau rempli de frais, winches graissés, bras de spi renforcés, support d'alternateur réparé et renforcé, bateau nettoyé (l'Harmattan, ce vent transportant une poussière rouge venant d’Afrique est passé par là...), renvoi de bastaques à poste, navigation préparée... On passe à la marina pour un plein de Gas-oil et d'eau et hop, on va pouvoir à nouveau prendre la mer...

Le marche central, passage oblige pour notre avitaillement...
Des metiers oublies, ici le vannier...

Le Club Nautique de Mindelo, haut lieu de tous les equipages en partance pour les Antilles ou l'Amerique du Sud...

1 commentaire:

  1. BON VOYAGE mes loulous, et à bientôt de l'autre côté du baquet. biz de Syb.

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