jeudi 15 septembre 2011

Le Pain du Marin ...

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Dans la vie d'un marin vient un moment humain incontournable : celui de la faim (…) plus ou moins grosse et à un moment plus ou moins opportun, au cours d'un quart, à 10 heures du mat' après avoir pioché l'ancre, sous les embruns quand tout bouge et qu'il n'est pas envisageable de se faire la moindre soupe chinoise, le marin se dit: «Mmm, je me ferais bien une boite de pâté (Hénaff bien sur) sur une tartine»... Et là... stupeur, doutes, reste-t-il du pain?

Car il faut un support au pâté Henaff. Du riz ? Ah j'en ris (oui, très facile). Des chocos ? Euh... non merci je n'ai pas fait 450 miles sans vomir pour en arriver là. Des tranches de cornichons ? Méga acrobatique comme projet. Une tranche de jambon sec? Non, non, et non l'esprit du marin refuse tout substitut. Ce qu'il veut c'est du "pain" sous son pâté. Et du bon, du goûtu, du frais si c'est pas trop vous commander.

Alors, le marin se tourne vers sa douce et lui dit: «Ma mie, avez vous penser à racheter du pain?»

  1. On est à la marina, le pain si on dégote une bonne boulangerie, n'est pas un problème. (en théorie car Port Haliguen hors saison...)
  2. On est au mouillage. Donc ballade en annexe, petit trot jusqu'à l’éventuel village, faut pas être pressé et être optimiste (une semaine à l'île aux Moines sous la pluie, c'est là que j'ai appris à faire du pain)
  3. On est en mer, ben soit on mange du pain de mie longue conservation, du pain sous vide pré-cuit soit on le fait soi-même!

Donc faire du pain sur son bateau, pour nourrir son marin de mari. Imaginez, moi pétrissant la pâte, lui tenant la barre, au milieu de l'immensité maritime... Donc avant de me lancer dans cette aventure, je me suis un peu renseignée sur la fabrication du pain en mer. J'ai pu lire toute sorte de recettes au four, à la cocotte, avec levure, avec levain...

Leurs points communs c'est qu'elles demandaient une matinée ou une après-midi de boulot. On est en vacances mais bon je n'ai pas que ça à faire. Et surtout une surface grande et plane que l'on se doit de saupoudrer allègrement de farine et là je me gausse. En effet, imaginer une seconde que mon Capitaine adoré accepte, même pour avoir du pain frais, que la table du carré déborde de farine pendant 5 heures d'affilées et cela tous les 4 jours, que l'on soit à la gîte ou au mouillage, ce n'est pas le connaître. Son Traou Mad chéri, sali, enfariné même pour une bonne cause, non! Plutôt manger des biscottes, ou alors installer un champ opératoire contenant les éclaboussures de la zone d'intervention !

Dame non... Donc voici mon secret :


  1. Trouver la recette sur un paquet de farine bio acheté en Angleterre l'été dernier
  2. Attraper un saladier de type Tupperware (les seuls qui ont une raison d'être sur un voilier de moins de 40 pieds, quand on passera au cata ou à l'Amel 54 on reconsidéra notre vaisselle)
  3. Une cuillère en bois ou autre ustensile contondant.
  4. De l'eau, de la levure, du miel, de l'huile, du sel et de la farine bien évidemment.
Ben, on mélange le tout, on attend une demi heure, on met la pâte gonflée à souhait dans un moule à cake ou un moule à manquer... On met au four chaud une grosse demi heure et pis c'est prêt.

Devant cette simplicité enfantine, je vous le demande, mais pourquoi diable se compliquer la vie ? Je vous invite donc, Mesdames les ménagères du bord (les matelots-machos peuvent s'y mettre aussi), à consulter prochainement ma recette illustrée détaillant la confection du pain...

7 commentaires:

  1. Ahhhh! Essayée depuis belle lurette et adoptée, la recette de ma'ame Sandrine! Miam!

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  2. Trop bien ! ma copine a pris la plume ! et avec talent of course. ce matin je pars faire un petit tour à Trouville. à + et biz de Syb à la crème.

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  3. Pleine de talents notre Sandrine ,le capitaine est bien secondé !
    Maman AK

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  4. C'est sûr ! Dans équipage, il y a équipe et notre moussaillonne y tient bonne place !
    Faisant moi même aussi mon pain, j’attends avec impatience cette recette que je ne manquerai pas de tester, car je n'aurais jamais pensé à y mettre du miel !

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  5. Elle est bonne comme du bon pain not bigouden.... mais les habitués du blog et les autres qui sont aussi doués sur le clavier que ma pomme à la barre par vent AR.... le savent...
    Cependant j'aimerais Sandrine, que tu nous fasse un petit compte rendu de vos manoeuvres de ports... après 2 ou 3000 milles de navigation.... bizz

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  6. Reportage "Spécial Pain" en cours...

    Mimi: nos manoeuvres de prise de quai, prise de coffre, mouillage, prise de ris et autres joyeusetés sont nettement plus au point aujourd'hui, toujours perfectibles, bien entendu, mais cela commence à être bien huilé. Notre mousse prend même l'initiative de larguer les ris lors de ses quarts lorsqu'elle estime que le bateau est sous-toilé... Mais, je la laisse nous en parler...

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  7. j'espère que ton "mousse" ne va pas tarder à prendre du galon....au moins quartier maitre chef...j'attends avec impatience ses compte rendus... bonne escale en famille et bizz à vs deux

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