vendredi 20 avril 2012

Spirituel et Spiritueux ...

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C'est par une chaude journée de Vendredi Saint que nous nous en allâmes parcourir la campagne martiniquaise en direction de la côte au vent par ses routes secondaires...
Notre premier arrêt touristique fut une petite bourgade située entre Petit-Bourg et Grande-Case: Le Saint-Esprit ! Nous nous sommes arrétés visiter son lieu de prière ainsi que ses commerces à proximité pour l'inséparable bouteille d'eau que chacun doit avoir avec pareille chaleur.
Puis c'est en nous dirigeant vers le François que nous passons près du domaine de l'Acajou... et sa célèbre rhumerie Clément. Cette institution datant du siècle dernier est une vaste propriété, comprenant des plantations de canne, bien entendu mais aussi des jardins, des écuries, des demeures anciennes et bien sur, une distillerie. En fait, 2 distilleries y sont présentes mais d'avantage que l'usine moderne ce sont les anciens établissements originels qui nous intéressent. Nous commençons par faire le tour du propriétaire comme tout bon visiteur des lieux. Stupéfaction, ce jardin propose une variété d'arbres, des fougères arborescentes Glou-Glou aux palmiers Bombonne en passant par le symbole maléfique et destructeur: le figuier étrangleur. Ce sont les habitations et leurs annexes rénovées, témoins de la douceur et du savoir-vivre d'une époque hélas révolue, qui attiseront notre curiosité et nous feront basculer dans le début 19ème à travers des fragments de vie quotidienne.

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Puis, la distillerie... pour ceux qui aiment la Technologie avec un grand T comme table a desssin, c'est de la magie. L'usine "comme avant" à été conservée, entretenue et fonctionne, elle propose un parcours didactique sur l'histoire du Rhum et le Rhum dans l'histoire, du "Rhum à soldat" au combat des producteurs de Cognac pour protéger l'invasion du "Rhum vieux" en métropole ces siècles derniers en passant par la boisson favorite des pirates et des Punch développés par les marins anglais. Savez-vous par exemple qu'un Rhum "agricole" est issu directement de la canne à sucre quand un Rhum "industriel" (non agricole) est issue du sucre avec les pertes de saveurs que cela engendre ? Que certains navigateurs autrefois préconisaient un Punch, moitié café fort moitié rhum mélangé avec un oeuf contre le mal de mer et les lendemains difficiles... (On est décidemment des petits joueurs).
Maintenant qu'on connait toute l'histoire du Rhum, il faut passer à l'action: la dégustation !
Un petit Rhum vieux (15 ans d'age) pour commencer, (ils ont en vitrine des bouteilles de 1950!), puis commencent les tentatives de boire du Rhum blanc sec, pure canne ceci, pure canne bleue, personellement je trouve ça imbuvable tel quel: faut mettre un truc avec. Puis arrivent les punch, et c'est à cet instant précis que cela devient dangereux: ils sont tous bons, certes plus ou moins suivant les gouts de chacun mais c'est bon et "ça se laisse boire" comme on dit. De plus, on va pas repartir sans finir par un petit Shrubb pour nettoyer la tuyauterie, hein? Et vlan du 40° par la dessus, il est 13h, on est à jeun (enfin on a pas mangé) et il faut qu'on sorte de là sinon on va rester dormir dans une des piaule du bazar. C'est donc souriant et avec les bras chargés de quelques exemplaires de ce dernier breuvage que nous grimpons dans la voiture (oui m'sieur l'agent) pour aller se faire un tartare de Marlin pour certains et poulet-citron-vert-et-miel pour d'autres afin d'éponger un peu. Je me demande si la visite de l'usine d'embouteillage des sources Volvic ou Evian remporte le même succès...
Les flancs-coco avalés, nous reprenons la route en direction de la presqu'île de la Caravelle aux doux noms évocateurs de combats navals d'autrefois, la baie du galion, la baie du trésor, la pointe du diable... mais c'est à tartane que nous nous ferons une petite glace maison, le grand standard "coco" et une délicieuse "cacahouète" et même une surprenante "manioc" pour la plus aventurière de nous tous. Nous passerons par la Trinité et pousserons jusqu'a Sainte-Marie au bord de mer en travaux pour 5millions d'euros quand le reste de la ville délabrée n'en demanderait pas autant pour se faire une cure de jouvence devenue nécessaire par sa proximité avec l'océan. Il commence à se faire tard, nous prenons la route de St Joseph en passant par les villages de Croix-Blanche et la Chapelle.

Vous l'avez compris à l'audition des étapes notre chemin de croix: St Joseph, Ste Marie, St-Esprit le fondement de notre démarche à essentiellement été le Spirituel...               ... et le Spiritueux (ha oui, c'est vrai on a ramené du Shrubb !)

1/ Il n'y a qu'en se promenant dans l'intérieur des terres qu'on découvre de telles constructions traditionnelles
2/  La Mairie de Saint-Esprit, on en mangerait !

1/ Imaginez le par une nuit de tempête avec des éclairs, c'est bien lui, l'arbre maléfique: le figuier étrangleur
dont les racines ne s'enfoncent pas mais enserrent tout se qui se présente dans son voisinage et le détruit.
2/ Pause bucolique


1/ Un des chais, les futs encore estampillés à l'éfigie de Homère Clément, fondateur de l'Habitation
2/ Engrenages bien huilés et battements rythmiques de la transformation du mouvement...

1/ Les anciennes écuries du domaine
2/La demeure originelle du propriétaire, un exemple d'architecture tropicale

1/ Le gout des plaisirs simples ...
2/ Retour dans le passé (noter le portrait de M.Clément)

1/ Dans "art de vivre" il y a "art de recevoir". Veuillez passer à table, mes chers amis...
2/ Bureau de travail, machine à écrire et téléphone, un siècle après on a finalement pas beaucoup mieux...

1/ Que diriez-vous d'un petit "15 ans" vielli en fûts de chêne ? (voir le guéridon)
2/ Le cellier

1/ église de Sainte-Marie
2/ L'îlet St Aubin vu de la presqu'île de la caravelle





1 commentaire:

  1. A consommer sans modération... pour les récits et les photos bien sûr !!!

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