mercredi 18 avril 2012

Rien de royal à Fort-Royal ...

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Logements délabrés et voiries
non entretenues,
ou sont passées les subventions ?
Le nom de Fort-de-France est dû à la présence du fort que la France a établi au 17e siècle. D'abord appelé cul-de-sac du Fort-Royal (1635-1672), le site devient la paroisse puis la ville de Fort Royal (1672-1793), Fort-de-la-République ou République-Ville (1793-1794), de nouveau Fort-Royal (1794-1807) et Fort-de-France depuis 1807.

Dès 1635 les colons s'intéressent « à l’entrée de la plus grande baie de l’isle» (actuelle baie de Fort de France) et construisent un fort en palissade qu'ils nomment Fort-Royal. Dans un contexte de conflits avec les Caraïbes, les Hollandais et les Anglais, le site de Fort-Royal révèle son importance malgré le climat insalubre des marécages environnants. En effet, le site est aisé à défendre et bien protégé des tempêtes. Il est donc décidé d'y bâtir une ville, Fort-Royal, dont la prononciation en créole donnera le nom actuel des habitants: les Foyalais. Le plan de la future ville est approuvé par Colbert et des aménagements sont réalisés au 17e et 18e siècle afin d'assainir le site marécageux et de le mettre à l'abri des inondations. Ainsi naît un quadrilatère de 42 hectares, au plan en damier, qui constitue le noyau urbain de Fort-de-France.

1902: Après l'éruption de la Montagne Pelée, Saint-Pierre n'est plus une ville commerciale, car elle a perdu tous les habitants qui étaient restés sur place.
Les migrants du nord de l'île arrivent massivement à Fort-de-France, qui récupère l'ensemble des fonctions portuaires, industrielles, économique et commerciale de la Martinique.
Pour faire face à cet afflux de population, le maire de la ville, Victor Sévère lance l'assainissement du vaste marécage situé au nord-ouest de la ville basse coloniale, alors peuplé de misérables qui y avaient construit leurs cases.
Après une longue bataille juridique pour en exproprier les habitants, les travaux sont réalisés vers 1920 (plus de 15 ans après) donnant naissance à un quartier ouvrier quand d'autres quartiers se sont développés anarchiquement le long des routes extérieures.

Dans les années 1930, l'assainissement est encore imparfait. En dehors du centre-ville, des résidences aisées de style colonial se construisent pourtant sur les hauteurs de la ville. Fort-de-France apparaît alors comme une ville de contrastes, hétérogène et peu riche, c'est encore vrai aujourd'hui.
La crise économique des années 1930 et la Seconde Guerre mondiale mettent à mal le système agricole et sucrier de la Martinique. La fermeture de grandes usines entre 1950 et 1960, les difficultés des petits propriétaires ou exploitants à vivre des revenus des produits de leurs terres, la forte croissance démographique génère une émigration vers la métropole et un exode rural vers Fort-de-France.

Ceci s'accompagne de la multiplication des bidonvilles et autres quartiers autour du centre dont Texaco, qui a donné son nom au célèbre roman de Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992 (disponible sur tous les bons bateaux, merci Jean-Paul)

Au milieu des années 1970, on estime que 40 % des constructions de Fort-de-France avaient été réalisées sans autorisation et les quartiers insalubres sont innombrables. Pour faire face aux besoins, Aimé Césaire, maire de la ville de 1945 à 2001, a entrepris la construction de grands ensembles de logements sociaux.
Depuis 1990, la population de Fort-de-France décline au profit des communes voisines de Schoelcher, Saint-Joseph et Le Lamentin, et même au-delà, au profit de Ducos, où se sont implantés des lotissements pavillonnaires et des ensembles de logements collectifs, des HLM en béton mais propres. Elle est passée en dessous du seuil de 90 000 habitants (stable à 130.000 entre 74 et 2010) . De même, c'est dans ces périphéries que se sont installées les nouvelles zones d'emploi.
Ce phénomène a donc conduit la municipalité à réaliser des opérations de restructuration urbaine visant à redonner son attractivité à la ville et à améliorer son cadre de vie, sans succès. En effet aujourd'hui Fort de France est, à l'instar de sa cousine Pointe à Pitre, une ville laide, sans charme aucun et seule une demi-journée est nécessaire pour la découvrir, ne croyez pas les guides touristiques qui disent le contraire.

Nous avons réalisés quelques photos en selectionnant les endroits et en jouant sur le cadrage afin de présenter un panorama pas trop ennuyeux. Mais je n'ai qu'un seul mot: éviter cette ville qui manque d'intérêt et aller vous promener dans les petits villages de l'île, ils sont beaux, les gens charmants et c'est ça les Antilles et non cette jungle urbaine.

Contrastes entre bas quartiers et construction moderne, la seule de la ville, peut-être nos subventions ???

On aimerait tellement croire que c'est joli ...

Contraste avez-vous dit ? Remarquez le Peep-show en face de la librairie "chrétienne" qui vend des CD (de qui ? Jésus super-star ?)


Ici, en revanche on reste dans l'authentique : le marché .


Fragment de culture urbaine ...

Premier plan, hypercentre reconstruit, arrière plan au loin, encore des bidon-ville, il n'a pas d'autre terme.

Joli vestige d'une gloire passée.

L'ancien hotel de ville réhabilité en théatre vaut le détour.

L'accès aux premières...
Sans doute le meilleur endroit de la ville pour manger, les échoppes du marché.


Une partie de l'hypercentre réhabilité


L'espace Culturel


Sarcelles ? Pantin ? La Courneuve ? Non non, une capitale des Antilles ...





La préfecture, enfin un batiment repeint...

La bibliothèque Schoelcher, "LE" monument à ne pas louper.
Célibataire et sans enfant, Victor Schoelcher, représentant du mouvement abolitionniste et député de la Martinique et de la Guadeloupe de 1848 à 1850, décide de léguer sa vaste collection de 10000 livres au Conseil général de la Martinique. Ce dernier confie à l'architecte Pierre-Henri Picq le soin de concevoir le bâtiment destiné à accueillir cette collection.
Picq élève d'abord son œuvre entre 1886 et 1887 dans le jardin des Tuileries à Paris, où elle est présentée aux parisiens comme pavillon de l'Indochine lors de l'exposition universelle de 1889. Le bâtiment est ensuite démonté en plusieurs parties expédiées par bateau à Fort-de-France, puis reconstruit sur le site de l'ancien Hôtel du Petit Gouvernement. Divers événements interrompent les travaux à plusieurs reprises, à commencer par une mise en examen judiciaire de l'entreprise de construction, puis le grand incendie de Fort-de-France en 1890 dans lequel disparaît la plupart des livres de la collection Schoelcher et enfin un cyclone en 1891. La bibliothèque ouvre ses portes en 1893.
La charpente métallique du bâtiment rappelle celui de la Cathédrale Saint-Louis conçue par le même architecte. Le style du bâtiment mèle Orientalisme et Art nouveau avec un décor de frises portant les noms de grands écrivains français et un fronton extérieur de mosaïque très coloré.


3 commentaires:

  1. la mamou de saltimbanque19 avril 2012 à 09:30

    ouahouuuu ! quel article !!
    vous avez decidé de prendre la suite de saltimbanque au "blog du mois" dans voiles et voiliers ???

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  2. Bravo à nos bretons pour la qualité de ce reportage.
    Ils ne font pas que manger et se baigner. Ils travaillent aussi !!!
    Je vous assure que ce sont les meilleures photos. J'y étais !!!! et je souscris au reportage écrit.
    Bisous
    Maryvonne

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  3. Classe..... vous l'éditez quand votre blog ???? on se réserve une date début décembre pour les dédicaces ????? bisous

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