lundi 10 octobre 2011

Agadir, sa plage, ses sardiniers...

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Avec ses immeubles blancs, ses larges boulevards fleuris, ses hôtels modernes et ses cafés de style européen, Agadir n'est plus une ville typique du Maroc traditionnel, mais c'est une cité moderne, active et dynamique, résolument tournée vers l'avenir. Agadir est devenu une grande ville (600 000 habitant environ), disposant d'un grand port avec quatre bassins : port de commerce, triangle de pêche, port de pêche, port de plaisance. Agadir fut le premier port sardinier au monde dans les années 1980, et possède une plage célèbre s'étirant sur plus de 10 km avec une très belle promenade de front de mer. Son climat offre 340 jours de soleil par an (parait-il...) et permet de se baigner en toutes saisons; l'hiver y est exceptionnellement doux et la chaleur de l'été jamais étouffante, la brume d'été n'y est d'ailleurs pas rare, n'est-ce pas?  (là je fais un clin d'oeil à ceux qui sont venus nous voir).




Cette ville à l'histoire chargée, née peut-être au 2ème siècle avant JC (pas toi Jean-Claude, l'autre) mais plus certainement vers 1300, verra un comptoir portugais s'y fonder vers 1500 mais il faudra attendre le 17ème siècle pour que la dynastie berbère développe les échanges avec l'Europe.

En 1731, premier tremblement de terre, les hollandais participent a la restauration de la ville et réinstallent un comptoir au pied de la casbah.

La SMS Panther des remparts de la casbah.
En 1911, l'envoi d'une canonnière allemande dans la rade provoque le "Coup d'Agadir" et fait brutalement apparaître Agadir sur la scène mondiale. La guerre menace. Après négociations, un traité franco-allemand est finalement signé laissant les mains libres à la France, qui va pouvoir établir son protectorat sur le Maroc. En 1913 les troupes françaises débarquent, 3ans après le premier appontement est construit, 4 ans plus tard c'est le port qui est aménagé et les différents quartiers commencent à émerger, la ville prend son essor.

Autour de 1930, Agadir est une étape importante de l'Aéropostale où Saint-Exupéry et Mermoz font escale.

Après 1950 et l'ouverture du nouveau port de commerce, la ville, très dynamique, se développe avec la pêche, les conserveries, l'agriculture, l'exploitation minière. Elle commence aussi à s'ouvrir au tourisme grâce à son climat et à ses beaux hôtels.


Le 29 février 1960, Agadir, qui compte alors plus de 40 000 habitants, est ravagée par un tremblement de terre de magnitude 5,7 sur l'échelle de Richter, qui fait plus de 15 000 morts. Il ne reste donc que de rares traces de son passé historique...


Nous nous sommes donc intéressés à son port de pêche, puis plus spécialement au port sardinier. Il est a deux pas de notre marina et même s'il faut y aller tôt le matin pour y goûter les instants d'activités, c'est facile d'accès. Une première visite de reconnaissance avec les parents de Sandrine, nous y fait retourner avec autant de curiosité.

Plus de 400 chalutiers attendent l'ouverture de la saison de pêche au chalut le long des quais, heureusement car ainsi nous ne les croiserons pas en mer... Donc l'essentiel de l'activité de pêche est actuellement faite par ces sardiniers qui, séparés en deux catégories partent en pêche soit a la sardine (…), soit a « pas la sardine »... On y voit à la criée du matin, entendez par là une esplanade ou chacun dans ses caisses en plastique ou sur du carton étale sa pêche, quantité de bonites, de maquereaux, de requins (des « vrais » et de la roussette), des raies , de congres, de daurades roses, grises et rarement coryphènes mais aussi des murènes pêchées a la palangrote ainsi que des sabres soigneusement « pliés » dans des caisses en bois. Il est difficile dans cet endroit de sortir son appareil photo sans éveiller quelques animosités. Puis nous irons flâner du coté des « sardiniers qui pêchent la sardine » et assister aux accostages des bateaux qui revenaient dont même mon mousse ironisait en disant qu'avec de telles manœuvres il n'était pas étonnant que leur bateaux soient souvent en réparation... Ici, ce ne sont que les professionnels qui viennent acheter car l'unité de mesure c'est le bac de 20 litres, l'arrivée puis la vente (après les négociations hautes en couleurs) ainsi que le déchargement se déroulent dans un sacré foutoir mais dans une sorte de calme serein car résignés, il savent que ce sera à nouveau le même foutoir demain et le jour d'après...

Les restaurants de luxe, c'est bien... mais les brochettes du kiosque a l'entrée du port de pêche sont excellentes aussi...

Quand on voit l'état des bateaux, il n'est pas étonnant qu'ils ne nous voient pas sur leur radar et qu'ils ne répondent pas à la VHF...

Chantier mécanique, ils ont notre respect car ils savent tout faire... avec rien...

Ici, un sardinier. Ce sont tous des constructions traditionnelles en bois. Varangues en Eucalyptus, coque en Iroko, étoupe en nylon, moteurs Baudoin.

Dans les chantiers d'Agadir, les bateaux sont non seulement réparés mais aussi construits de A à Z. Une quinzaine de bateaux sont en construction en permanence, autant en réparation.

Etraves fines et tulipées, elles seront renforcées en inox comme le bateau de gauche presque fini.

Un panneau, quelque-part dans le chantier indique ISO 9001... En arrière plan, la casbah.

Ces poupes ne sont pas sans rappeller les chateaux arrières des bateaux d'autrefois...

Il est vrai qu'il y a similitude entre varangage et squelette de baleine...

celui-ci quasiment fini, n'attend plus que sa motorisation.

Accostage des sardiniers au retour de pêche...

Ils emploient une main d'oeuvre jeune encadrée par les plus anciens.


1 commentaire:

  1. Je revois ces photos d'Agadir et surtout l'hotel Saada avec une certaine nostalgie!
    Continuez a nous faire partager votre périple.
    Gros bisous .Maman AK

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